Le problème de déchets dans la ville de Kinshasa
Kinshasa est la capitale de la République Démocratique du Congo (RDC). Elle s’étend dans la partie sud-ouest du pays avec une superficie de 9.965km².
La ville comprend 24 communes et a un nombre d’habitants estimé, en 2021, à au moins 16 millions. Ces statistiques font d’elle, l’une de plus grande agglomération de l’Afrique et l’une des agglomérations les plus peuplées de pays francophones.
En effet, à Kinshasa, ils se posent des sérieux problèmes de salubrité publique partout avec une ampleur inquiétante pour la santé de la population et pour l’environnement. Cette production croissante de déchets fait que la ville aujourd’hui rencontre des difficultés en ce qui concerne l’assainissement de son environnement.[1]
L’environnement kinois devient de plus en plus insalubre car il se présente cette difficulté à gérer les déchets. Les moyens administratifs ne permettent pas une gestion efficace de tous les déchets produits par la ville. La ville se sent vieillissante. Il n’y a pas eu des grands travaux de suivi sur son urbanisation et sa réhabilitation. Tant des constructions anarchiques sont nées. A ceci s’ajoute des systèmes de canalisation d’eau vétustes.
En effet, on peut observer des caniveaux bouchés par des déchets organiques, des bouteilles plastiques, de la boue, etc. Tout ceci débouche à une pollution des rivières, voire de certaines parties du Fleuve Congo passant la ville. On peut également observer des marres de bouteille en plastique flottant sur presque toutes les rivières de la ville, offrant ainsi une vue plutôt pittoresque de ce qu’est la pollution des eaux dans la ville de Kinshasa.
Aujourd’hui, Kinshasa est une ville de plus insalubre. Il n’existe aucune stratégie concrète sur sa gestion de déchets. Le traitement de déchets se fait au gré des régimes municipaux en place, avec des approches pas très élaborées et peu abouties ; et dans d’autres coins de la ville, selon l’organisation même de la population. C’est un peu partout qu’on retrouve des décharges publiques et des poubelles anarchiques dans la rue.
La Régie d’assainissement de Kinshasa a affirmé le 14 novembre 2018 que la ville de Kinshasa produit soit 90 000 tonnes de déchets par jour, dont seulement 20 000 tonnes étaient dégagées au quotidien, faute de moyens. Depuis que ce projet a cessé d’être financé par l’Union Européenne (UE), l’hôtel de ville de Kinshasa connait des difficultés pour assainir la ville, débordé au vu de l’ampleur de la tâche. Par conséquent, les dépotoirs anarchiques s’implantent n’importe où et n’importe comment dans les ronds-points, dans les marchés, dans les cours d’eaux, dans les caniveaux et dans les emprises routières.[2]
En bref, la question sur la gestion de déchets dans la ville de Kinshasa s’avère être une priorité lorsqu’on voit l’impact qu’ont ces déchets non entretenus sur l’environnement, surtout pendant les grandes périodes d’intempéries. Les dégâts constatés sont de plus alarmants.
Toutefois, voyons ce que peuvent être les pistes de solution à proposer…
Il est tout d’abord question d’organiser la collecte et le traitement de tous les déchets que produisent la ville. Une collecte et un traitement de déchets bien organisés contribuent à l’assainissement de l’environnement. Bien des projets sont lancés dans ce sens, cependant ce sont des initiatives qui requièrent beaucoup de moyens techniques pour qu’elles aboutissent à leur mission.
En outre, des nombreuses avancées scientifiques dans le domaine de l’écologie font qu’aujourd’hui l’homme ne s’arrête plus de réfléchir sur la gestion de son environnement, sur les déchets qu’il produit, sur l’utilité de ces déchets à long terme. En effet, la question écologique devient peu à peu la centrifugeuse de tous les débats économiques, politique ou sociale dans le monde.
Le recyclage de déchets produits par l’homme est une façon de repenser l’économie. On est actuellement porté vers une pensée verte de l’économie. On veut quitter cette société du tout jetable pour embrasser un modèle économique plutôt circulaire où l’on limite la consommation des matières non renouvelables et polluantes pour l’environnement. Ainsi, on diminue notre empreinte carbone et on lutte contre le réchauffement climatique.
Par ailleurs, il existe bien des projets dans l’optique de la collecte et du traitement des déchets produits par la ville. Il y a des entreprises de la place, pour la plupart subventionnées par le gouvernement ou par des organismes internationaux, qui s’activent dans la collecte et le traitement des déchets plastiques pour ensuite les utiliser comme matière première dans le domaine par exemple de la construction pour la fabrication des pavés, des briques, etc.
D’autres entreprises sont dans la perspective de l’utilisation de déchets organiques pour la production des énergies vertes, par exemple la transformation de déchets biodégradables en charbon. Ce dernier peut être le substitut idéal du charbon de bois qui est très sollicité par la population. Par conséquent, on peut contribuer à freiner la déforestation d’autant plus qu’on connait le rôle central que joue les arbres dans la lutte contre le réchauffement climatique.
Au vu de tout ceci, on voit bien l’intérêt de définir des solutions viables techniquement et financièrement afin de lutter contre cette pollution qui assaillit la ville de Kinshasa suite à sa mauvaise gestion de déchets.
Somme toute, les initiatives lancées pour une gestion écologique de déchets de la ville doivent aboutir sur une perspective de limiter la production de déchets non-biodégradables, augmenter le taux de recyclage, promouvoir les projets qui suivent les deux précédentes démarches et utiliser des méthodes écoresponsables pour le traitement des déchets.
Céleste KATANGA
[1] ETUDE DE LA GESTION ACTUELLE DES DECHETS URBAINS A KINSHASA PAR OBSERVATION LE LONG DE L’AVENUE UNIVERSITE : https://hal.science/hal-03565511v9
[2] ETUDE DE LA GESTION ACTUELLE DES DECHETS URBAINS A KINSHASA PAR OBSERVATION LE LONG DE L’AVENUE UNIVERSITE : https://hal.science/hal-03565511v9