Puits de Carbonne

Les forêts du bassin du Congo, de gigantesques puits de Carbonne à protéger inéluctablement

Les forêts couvrent 31% de la surface terrestre et constituent, derrière les océans, le 2eme plus grand puits de Carbonne de la planète(1). En d’autres termes, elles constituent le deuxième plus grand réservoir naturel absorbant le carbone de la biosphère.

Dans le bassin du fleuve Congo se niche une immense forêt tropicale, la seconde plus vaste de la planète après l’Amazonie, qui s’étend sur près de 3 millions de km² dont la moitié en RDC (2).

En effet, les forêts de la RDC couvrent une superficie estimée à 1.280.042,16 km², dont 99 millions d'hectares de forêts denses humides, soit 54,59 % du territoire national dont la superficie est d'environ 2.345.925 km²(3).

Les écosystèmes de ces forêts, recyclent le carbone et jouent à ce titre un rôle écologique majeur dans l'équilibre planétaire. Tout au long de leur vie, grâce au mécanisme biologique de la photosynthèse, les arbres puisent le gaz carbonique présent dans l'atmosphère. Ils l'emmagasinent dans leurs tronc, leurs branches, leurs racines et leurs feuilles et libèrent ensuite de l'oxygène dans l'air.

C'est ce qu'on appelle la photosynthèse. Un mécanisme qui nous permet à la fois de respirer et de diminuer la concentration du gaz à effet de serre CO2 dans l'atmosphère.

Un gaz qui, en absorbant les rayonnements infrarouges dus aux émissions solaires, retient à l’intérieur de l’atmosphère terrestre, une quantité importante de la chaleur solaire, qui devrait être renvoyé dans l’espace, créant ainsi un réchauffement global.

Ce réchauffement, serait à l’origine d’une montée des eaux dues à la fonte des glaciers, des perturbations des précipitations causant de fortes inondations, des sècheresses, typhons, cyclones et autres catastrophes naturelles…

Selon la Banque mondiale, le réchauffement climatique pourrait avoir un impact sanitaire en accroissant « l’incidence des maladies sous l’effet de vagues de chaleur et d’inondations». En effet, un réchauffement planétaire de 2 à 3°C augmenterait de 5% le nombre d’habitants exposés au paludisme, soit une hausse de 150 millions de personnes(4).

Les arbres freineraient donc le réchauffement climatique en capturant une partie du CO2 atmosphérique et en le stockant.

Cependant, aujourd’hui, ces forêts sont fortement menacées…

En 2019, 475 000 hectares de forêt primaire tropicale ont disparu en RDC, selon un bilan établi par la plateforme numérique Global Forest Watch (GFW), qui fournit des informations sur l’état des forêts, basées sur des données satellitaires(5).En quinze ans, la RDC aurait perdu 6 % de son couvert forestier(6).

En outre, l’agriculture de subsistance sur brûlis pratiquées par les populations locales et l’utilisation massive du charbon de bois constitueraient les principales causes de la déforestation en RDC.

Par ailleurs, le phénomène est également lié à une exploitation forestière accentuée par les commerces illicites de concessions forestières industrielles mais aussi à une exploitation minière et pétrolière avec par exemple, la présence supposée de pétrole dans le parc Virunga, qui a donné lieu au début de la décennie à un retentissant bras de fer entre les compagnies pétrolières et les défenseurs de l’environnement.  

La déforestation et la dégradation des forêts en RDC, causées principalement par l’accroissement des activités de subsistance (agriculture sur brûlis et récolte de bois de chauffe), sont accentuées par plusieurs facteurs sous-jacents, à commencer par la pression démographique.

La RDC enregistre la troisième plus forte croissance démographique en termes absolus. La population actuelle de 80 millions d’habitants devrait atteindre 120 millions en 2030, près de 200 millions en 2050 et près de 380 millions en 2100. Déjà touché par une forte insécurité alimentaire, le pays occupe la 107e position sur 113 dans l’Indice global de la sécurité alimentaire(7). L’accroissement de sa population entraînerait une hausse des besoins en nourriture, en logements, en combustibles, et avec elle une hausse de la déforestation.

N’étant pas épargnés des conséquences liées au réchauffement climatique, il en ressort que la protection des forêts du bassin du Congo est inéluctable. D’autres part, une urgence s’impose également : celle de la recherche d’autres alternatives afin de palier à l’accroissement des activités de subsistance des populations locales, qui par défaut, contribueraient fortement à la dégradation des forêts.

Bibliographie

1. (1) ONF. Les forêts, de gigantesques puits de Carbonne.  http://www1.onf.fr/gestion_durable/++oid++5ae6/@@display_advise.html [Consulté le 20 novembre 2020]

2. (2), (5) Laurent Ribadeau Dumas. La République démocratique du Congo, championne du monde de la déforestation après le Brésil. Mise à jour le 14 juin 2020. [En ligne] https://www.francetvinfo.fr/monde/afrique/republique-democratique-du-congo/la-republique-democratique-du-congo-championne-du-monde-de-la-deforestation-apres-le-bresil_4000639.html [Consulté le 17 novembre 2020]

3. (3) EBA’A R.A., Les forêts de la RDC en 2008, Kinshasa, PUK, 2008

4. (4) Jardin, Emilie. Voici 14 conséquences concrètes du réchauffement climatique. Mise à jour le 10 septembre 2020. [En ligne] https://www.cnews.fr/monde/2020-05-28/voici-13-consequences-concretes-du-rechauffement-climatique-715454 [Consulté le 21 novembre 2020]

5. (6) Caramel, Laurence. La RDC, deuxième front de la déforestation mondiale. Mise à jour le 06 mai 2019. [En ligne] https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/04/27/la-rdc-deuxieme-front-de-la-deforestation-mondiale_5455653_3212.html [Consulté le 17 novembre 2020]

6.  (7) Cafi. FAQ: Quelles sont les principales causes de la déforestation et la dégradation des forêts en RDC ? https://www.cafi.org/content/cafi/fr/home/all-news/drc-forests---frequently-asked-questions/what-contributes-most-to-deforestation-and-forest-degradation-in.html [Consulté le 17 novembre 2020]